DOCUMENTS.
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mémoires concernant la succession de feu M. Poquelin, père dudit sieur Molière, inventorié l'un comme l'autre.........Seize.
Du lundi avant midi, vingtième jour dudit mois de mars audit an mil six cent soixante-treize, en continuant à la confection dudit in­ventaire, a été, à la requête et présence que dessus, inventorié ce qui ensuit :
Item. Une quittance sous seing privé, signée : De Beaufort, en date du troisième octobre mil six cent soixante-douze, par laquelle le soussigné confesse avoir reçu dudit sieur de Molière la somme de deux cents livres, pour une demie année échue au dernier septembre dernier, du loyer d'un appartement que ledit sieur de Molière tenoit dudit sieur de Beaufort, en sa maison d'Auteuil, sans préjudice de dix écus d'une chambre qu'il occupoit encore en ladite maison, ainsi qu'il est porté par ladite quittance, inventoriée......Dix-sept.
Item. Le testament et ordonnance de dernière volonté de défunte damoiselle Madeleine Béjard1, fille; sœur de ladite damoiselle de Mo­lière, reçu par Ogier et Moufle, notaires, le neuvième janvier mil six cent soixante-douze, par lequel appert ladite damoiselle Béjard avoir donné et légué à Louis jard, son frère, à damoiselle Geneviève Béjard, femme du sieur de Villaubrun et à damoiselle Grésinde Béjard, femme dudit sieur de Molière, ses sœurs, à chacun d'eux trois, quatre cents livres de rente et pension viagère à prendre sur tous ses biens, qui commenceront à n'avoir cours qu'après que les deniers comptants et ceux qui proviendront de ses dettes actives auront été emplos en acquisitions d'héritages ; lesquelles pensions demeureront éteintes par leur mort au profit des légataires univer­sels d'icelle défunte qui auroit, par sondit testament, voulu que tous lesdits deniers comptants et ceux provenant de ses dettes atives soient emplos en fonds d'héritages, et les revenus d'iceux reçus par ladite damoiselle Grésinde Béjard et sous ses quittances, sans en rendre aucun compte ; et après le décès de ladite damoiselle Grésinde Béjard icelle testatrice veut que Madeleine-Esprit Poquelin, sa nièce, fille desdits sieur et damoiselle de Molière, possède lesdits héritages pour en jouir par elle en usufruit pendant sa vie, et, après elle décédée,l'ainé de ses enfants mâles ou deses filles, si elle n'avoit point de mâles, jouira en usufruit, aussi sa vie durant, de ses héri­tages que ladite damoiselle substitue audit ainé, et après lui à l'ainé mâle dudit ainé ou de l'ainée, les aînés mâles étant toujours préférés aux femelles; et, en cas que lesdits sieur et damoiselle de Molière décédassent sans aucuns enfants s d'eux deux, lesdits héritages retourneront aux enfants dudit sieur Louis Béjard et de ladite da-
1. Document n° XL.
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